Célébrer sans alcool - des festivités pour les spiritueux sans alcool

Le marché du "no-low", combinaison des mots "no and low alcohol", abrite près de 300 marques. Pernod Ricard et Diageo sont en tête et vous pouvez retrouver leurs spiritueux chez Sanzalc ! 

Une soirée sans gueule de bois le lendemain? C'est maintenant possible grâce aux spiritueux sans alcool, reproduisant le goût et l'esprit des versions classiques de gin, whisky, rhum et cocktails. Depuis longtemps, les offres sans alcool comme Pacific, lancée en 1982 par Pernod Ricard, étaient peu consommées. Les Français n'étant pas très enclins à l'abstinence, l'alcool restait le plus populaire.

Toutefois, l'art de vivre a évolué avec le temps.

Lentement mais sûrement, les Français consomment moins d'alcool. Selon les statistiques de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), la consommation des spiritueux a diminué de 16 % au cours des vingt dernières années. Depuis 2013, le Dry January, initié par l'association britannique Alcohol Change UK, qui encourage les gens à prendre une pause dans leur consommation d'alcool pour un mois, a rendu le sevrage - presque - séduisant. Outre les populations qui doivent surveiller leur alimentation pour des raisons médicales - femmes enceintes et allaitantes, personnes sous traitement, etc. - ou religieuses, de nouveaux amateurs, tels que des sportifs qui souhaitent surveiller leur régime alimentaire, des jeunes actifs et des retraités qui veulent profiter d'un apéritif sans subir les conséquences négatives, s'ajoutent à la liste.

Suze Tonic Zero

Aux yeux de Simon de Beauregard, directeur du marketing international de Pernod Ricard, la moitié des acheteurs de boissons alcoolisées en France préfèrent des offres « no ou low alcohol », et alternent entre des moments conviviaux avec et sans alcool. Selon l'institut IWSR, ce nouveau marché est estimé à 10 milliards de dollars et connait une croissance annuelle de 8 %. À la recherche de surfer cette vague, le groupe dirigé par Alexandre Ricard est devenu majoritaire début 2021 dans le capital de Ceder's, une boisson distillée sans alcool, sans sucre et aux saveurs de gin. En plus des baies de genièvre, Ceder's est assaisonnée avec de la coriandre, des agrumes et des plantes d'Afrique du Sud telles que le rooibos et le buchu. La marque a déjà un grand succès dans une quinzaine de pays, notamment les États-Unis et le Canada. En parallèle, Pernod Ricard décline en version « spécial abstinent » certains de ses classiques comme Suze Tonic Zero.

Autre major en quête de relais de croissance, Diageo (Johnnie Walker, Smirnoff, Baileys...) a pris une participation majoritaire dans Seedlip en 2019. Cette société a été fondée en 2015 par Ben Branson, un personnage haut en couleurs et en tatouages, qui a créé Seedlip Garden 108 - une recette très britannique aux notes de pois, de foin et de houblon. Insouciant, Ben Branson évite les imitations et invente de nouvelles saveurs appréciées dans les bars et restaurants de New York à Barcelone.

Qui sera le gagnant de la prochaine loterie du no-low ?

Plus de trois cents marques, dont certaines produites intégralement en France, comme JNPR, Osco et Ousia, essayent leur sort. Les règles du jeu attirent les audacieux, qui échappent aux droits qui s'appliquent aux boissons alcoolisées ainsi qu'à la taxe « sodas » basée sur le taux de sucre. De plus, ils bénéficient d'un taux de TVA à 5,5 %, qui est le même que pour les jus de fruits, et est bien inférieur à celui qui s'applique aux liqueurs, par exemple. Et pour couronner le tout : en ignorant le sucre et l'alcool, les inventeurs du no-low ne sont pas affectés par l'inflation qui frappe ces deux ingrédients. Par conséquent, ces boissons génèrent des marges de l'ordre de 40 %. Si leur réussite est au rendez-vous, les pionniers pourront céder leur petite entreprise à un grand nom des vins et spiritueux.

Ousia sans alcool

Le potentiel de risque est limité, car le capital initial peut être modeste. Stella Bouquet et Guillaume Vilain, co-fondateurs des boissons sans alcool Ousia, produisent les breuvages dans leur laboratoire parisien. « Nous combinons des infusions et des extraits de plantes qui trompent les papilles. Par exemple, les baies de genièvre procurent une sensation équivalente au goût de l'alcool. Pour être sûrs de respecter les goûts, nous validons nos recettes avec des barman et des consommateurs », ajoute Guillaume Vilain. Grâce à un lancement concluant en septembre, le duo est en train de finaliser une première levée de 500 000 euros auprès des fonds et des investisseurs individuels. L'objectif numéro un est de communiquer afin de convaincre bars, restaurants, cavistes et même les grandes surfaces de proposer une alternative. En attendant, le marché se développe principalement sur Internet, comme le site lillois Sanzalc qui sélectionne des spiritueux, des bières et du vin sans les effets secondaires désagréables.

Cette chronique est réécrite suite à cet article de l'Express.

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